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Que ce soit lors du CSAR du 16 mai 2023, que l’ensemble des organisations syndicales a quitté après lecture d’une liminaire commune et des liminaires syndicales, ou lors du rendez-vous de la CGT avec Elisabeth Borne le 17 mai, le constat est sans appel : le dialogue social avec la bande à Macron n’est plus qu’une chimère.
A lire les comptes rendus :
CSAR du 16 mais 2023 - Déclaration Liminaire
Déclaration de la CGT à la suite du rendez-vous avec Elisabeth Borne
Et dans la logique macronienne "on va droit dans le mur, mais on accélère", le gouvernement reconnait l’incompétence de ses hauts fonctionnaires (à voir chez nous les admirables résultats des réformes de la "sphère foncière") et leur donne l’absolution !
Élisabeth Borne demande en effet aux hauts fonctionnaires d’innover, avec un "droit à l’erreur" (ils en ont déjà largement profiter !) ...et les encourage même à aller encore plus loin dans cette voie ! Les portes sont grandes ouvertes pour la suite de la grande débandade !
Ci dessous l’article sur acteurspublics.fr
Devant les cadres supérieurs et dirigeants de l’État, ce mercredi 17 mai, la Première ministre a mis en avant le "besoin de résultats" dans l’exécution des réformes du gouvernement. Elle les a appelés à "assumer la différenciation", "l’expérimentation", "le tâtonnement" et "même l’échec" quitte à leur reconnaître un "droit à l’erreur".
Il n’y avait pas eu de tel grand raout de hauts fonctionnaires depuis 2021. Dans la continuité du comité interministériel de la transformation publique (CITP) de début mai, la Première ministre Élisabeth Borne réunissait ce mercredi 17 mai les cadres supérieurs et dirigeants de l’État pour leur "partager" sa feuille de route et les "attentes" qu’elle a vis-à-vis d’eux. L’occasion pour la cheffe du gouvernement de mettre encore une fois la pression sur l’appareil administratif pour accélérer l’exécution des "réformes prioritaires" de l’exécutif.
"Je crois aux résultats et ils sont aujourd’hui en bonne partie entre vos mains pour que les décisions prises se traduisent en changements concrets dans la vie quotidienne de nos concitoyens", a-t-elle souligné devant ces cadres, les "pivots" selon elle "de la traduction en actes des orientations politiques fixées" par l’exécutif.
Le parterre était composé de quelque 400 cadres de la fonction publique : les directeurs d’administration centrale, les préfets, les ambassadeurs, les recteurs, directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS), les directeurs régionaux des finances publiques, les principaux dirigeants d’opérateurs et les délégués à l’encadrement supérieur des ministères.
"Besoin de résultats"
Pour la Première ministre, cette rencontre était d’autant plus "importante" car "nous traversons une période où la démocratie a besoin d’État" : "aujourd’hui, certains s’en prennent à nos institutions, certains attaquent à longueur de journée l’administration en faisant passer le sérieux et la maîtrise des dossiers pour de la déconnexion, en voulant mettre en scène des blocages et une incapacité à transformer pour mieux désigner des boucs-émissaires et fissurer la confiance entre les Français et l’État".Or, a-t-elle tonné, "nous devons les faire mentir en toutes circonstances et répondre par l’efficacité et par l’exemple".
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Aussi, Élisabeth Borne a dit sa "confiance" et celle du gouvernement envers les cadres supérieurs de l’État. "Nos compatriotes ont aussi confiance en leur administration", a-t-elle ajouté. Et de formuler, "au nom de cette confiance", un deuxième message, celui du "besoin de résultats" pour traduire le "cap" fixé par l’exécutif et les 4 "piliers" de la feuille de route du gouvernement : le plein emploi et la réindustrialisation, la transition écologique, le "progrès" et le renforcement des service publics et, enfin, l’ordre républicain.
"Il est essentiel que chacun s’approprie pleinement la direction dans laquelle nous allons collectivement, a-t-elle lancé à l’adresse des cadres sup’. Nous souhaitons des résultats rapides, visibles et perceptibles pour que les Français sentent dès les prochains mois des changements et des améliorations concrètes".
Différenciation, expérimentation, dérogations
Faut-il encore permettre à ces cadres d’agir pour obtenir lesdits résultats. Pour y parvenir, plusieurs outils ont ainsi été mis en avant par la Première ministre dont notamment le développement d’une part variable de rémunération liée à l’atteinte d’objectifs pour "insuffler la culture du résultat".
Sur le plan de la méthode, par ailleurs, "tout ne doit pas passer par la loi, loin de là", a expliqué Élisabeth Borne. Elle l’a néanmoins concédé devant les cadres supérieurs : "je mesure que les objectifs généraux et les ambitions globales peuvent être déconnectées de ce que vous vivez au quotidien".
Mais, a-t-elle poursuivi, "au-delà des normes législatives et réglementaires", "vous avez des capacités fortes à prendre des décisions et à adapter les réponses que vous apportez notamment sur le terrain", "le temps doit être aux preuves sur le terrain plus qu’aux cathédrales législatives". Et d’appeler donc les cadres supérieurs de l’État à "assumer la différenciation", "l’expérimentation", "le tâtonnement" et "même", "au risque de surprendre", "l’échec".
Un "droit à l’erreur"
Aux yeux de la Première ministre, les administrations centrales doivent en ce sens "laisser" des "marges de manœuvre" et les administrations déconcentrées, sans surprise, utiliser davantage leur pouvoir de dérogation aux normes. Référence notamment aux préfets et DG d’ARS. "Utilisez vos pouvoirs de dérogation, laissez des marges de manœuvre sans chercher à réguler le moindre détail et encouragez les innovations", a-t-elle lancé.
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Certes, a reconnu Élisabeth Borne, "on reproche parfois aux administrations centrales d’être trop accrochées aux normes" : "c’est parce que nous sommes dans un pays empreint au plus profond de lui-même du principe d’égalité et du principe de légalité". "Ne nous trompons pas pour autant, si nous devons converger sur les objectifs, cela ne doit pas nous empêcher d’adapter les moyens pour les atteindre", a-t-elle tempéré en citant l’exemple de la crise sanitaire et des réponses trouvées à cette époque par l’administration en réponse aux spécificités des territoires et aux besoins des différents acteurs.
"Mais qu’on essaie, qu’on tente ou qu’on invente de nouvelles manières de fonctionner, il y a un corolaire : parfois on échoue, et dans notre culture administrative, on n’aime pas beaucoup l’échec, il est souvent perçu comme une faute qui pourrait peser sur un parcours de carrière", a conclu la Première ministre. Et de promettre la reconnaissance d’un droit à l’erreur en faveur des cadres supérieurs de l’État : "vous avez, vous-aussi, le droit à l’erreur sans que celui-ci puisse vous être reproché, l’initiative et l’audace ne doivent jamais être préjudiciables".
PAR BASTIEN SCORDIA
17 mai 2023, 14:25, mis à jour le 17 mai 2023, 14:25
Avec des incitations pareilles, ceux qui espéraient encore du dialogue social auront compris !
Article publié le 21 mai 2023.