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Retraites : mobilisation historique

Peu de débordements dans les manifestations qui se sont déroulées dans la région, hier. Ici le cortège toulousain./ Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Les manifestations d’hier ont encore très fortement mobilisé contre la réforme des retraites, avec plusieurs débordements dûs à des casseurs. Le gouvernement a pris des mesures pour lutter contre la pénurie de carburants. Les syndicats se réunissent demain.

Une fois de plus, les manifestations ont fait le plein hier : 3, 5 millions de participants selon les syndicats, 1, 1 selon la police. Quoi qu’il en soit, pour cette sixième journée d’action depuis la rentrée, il s’agit d’une mobilisation puissante dans sa régularité. Les jeunes ont rejoint les salariés, comme à Toulouse. Dans l’ensemble, les cortèges ont défilé dans le calme mais des violents affrontements entre des casseurs et les forces de l’ordre ont perturbé les manifestations à Nanterre (Hauts-de-Seine) et à Lyon, où les violences ont été impressionnantes, avec des pillages de magasins, des dégradations ou la destruction de véhicules.

Face à l’escalade provoquée par la poursuite de l’agitation lycéenne et la multiplication des blocages de centres nerveux de l’économie, le gouvernement joue la carte de la fermeté et celle du pourrissement, Fillon estimant que le mouvement « plafonne, commence à s’essouffler » et, en même temps, « se radicalise ». Fermeté car Nicolas Sarkozy qui a tenu une réunion dans la soirée à l’ ??lysée, a décidé le déblocage des dépôts de carburant, y compris par la force, et la mutualisation des stocks des produits pétroliers de la part des distributeurs afin d’alimenter les stations-service. L’objectif est de parvenir à un retour à la normale d’ici « 4 à 5 jours ».

Mais le gouvernement mise aussi sur le pourrissement du mouvement à l’approche des vacances de la Toussaint. Même si les lycéens ont décidé de descendre à nouveau dans la rue demain, à l’ ??lysée et à Matignon on pense que la dynamique des syndicats sera cassée par le vote de la réforme et les vacances scolaires. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy encourage Gérard Larcher à accélérer l’examen du projet de loi au Sénat pour en finir le plus vite possible, vraisemblablement jeudi ou vendredi, avant une adoption définitive par le Parlement en milieu de semaine prochaine.

Dans cette course de vitesse, les syndicats, qui se réunissent demain, sont confrontés à un véritable casse-tête pour ne pas perdre la face. Il faut trouver « une autre réponse », a estimé François Chérèque (CFDT). Pour Jacques Voisin (CFTC), il faut « trouver les conditions d’une mobilisation maximum » après les vacances. « Je ne vois pas pourquoi il y aurait un arrêt de la mobilisation après le vote attendu du parlement, déclare Jean-Claude Mailly (FO). Il y a des réserves en terme de mobilisation. » Seule la CFE-CGC, qui ne veut « pas cautionner les dérapages », propose une « pause ».

Jean-Pierre Bédéï

Copyright La Dépêche.fr
Publié le 20/10/2010 08:06 - Modifié le 20/10/2010 à 08:11

Article publié le 20 octobre 2010.


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